1101 – Fondation par Robert d’Arbrissel
En 1097, ce prêtre breton, ancien professeur de théologie à Angers, fut nommé par le pape URBAIN II, prédicateur errant. Il partit à l’aventure en prêchant, suivi par une multitude de personnes de tous âges, sexes et conditions.
En 1099, il s’arrêta dans la forêt de BORT dite de tranche col, dans un lieu sauvage couvert de buissons et repaire de brigand dont le fameux Evraud.
L’endroit choisi était situé dans un vallon sillonné de deux fontaines appelées plus tard St-Mainboeuf et St-Robert et non loin de la forteresse de Montsoreau.
La troupe s’abrita dans des grottes creusées sur les pentes du coteau calcaire et dans des huttes de branchages.
De ce premier campement va naître une importante communauté religieuse dont la règle inspirée de St Benoît sera : silence, prière et pauvreté.
Cependant, des dons en argent, terre et matériaux affluent et Robert peut envisager de faire construire des bâtiments.
Bientôt s’élèveront trois couvents de femmes et un couvent d’hommes formant chacun un quartier séparé avec église, cloître, dortoir …
1115 – Une abbesse à la tête de Fontevraud
Elle gouverne donc les femmes mais aussi les hommes.
Cette situation unique dans l’histoire ne manque pas de provoquer les protestations de ces derniers à de multiples reprises.
Pourtant, ce choix sera toujours défendu et respecté : 36 abbesses se succéderont à la tête de l’abbaye jusqu’en 1792.
1200 – Aliénor d’Aquitaine se retire à Fontevraud
Fontevraud doit sa grandeur à son fondateur mais aussi aux Plantagenêt, et notamment à Aliénor d’Aquitaine qui a toujours entretenu un rapport privilégié avec l’abbaye. Alors que son mari Henri II Plantagenêt et surtout son fils favori Richard Cœur de Lion y reposent, elle s’y retire à partir de 1200. Elle commande leurs gisants, mais également le sien où elle se fait représenter un livre entre les mains, symbole de sa culture. Elle meurt en 1204 à l’âge de 82 ans.
1491 – un renouveau architectural et religieux
Une abbesse de sang royal est nommée à la tête de Fontevraud : René de Bourbon. Elle fait appliquer la nouvelle règle monastique voulue par sa prédécesseure Marie de Bretagne.
Elle s’engage également dans des travaux de rénovation du cloître et de la salle capitulaire qui seront achevés par Louise de Bourbon.
1670 – Une abbesse érudite
Sœur de Madame de Montespan, Gabrielle brille par son intelligence et sa culture : elle parle plusieurs langues, a traduit l’Iliade, maîtrise la philosophie et bien sûr la théologie.
Elle introduit son goût pour l’art à Fontevraud et fait représenter la tragédie Esther de Racine.
1792 – Les dernières religieuses quittent l’abbaye
Les biens de l’Eglise sont inventoriés par l’Etat, les vœux monastiques interdits et enfin les ordres supprimés.
En 1792, les religieuses sont expulsées de l’abbaye.
La dernière abbesse, Julie d’Antin, est contrainte de fuir. Elle gagne Angers avant de se réfugier à Paris où elle meurt en 1797.
1814- L’abbaye est transformée en prison
Après le départ des religieuses, l’histoire de Fontevraud change radicalement de direction.
En 1804, Napoléon décide de la transformer en centrale pénitentiaire.
Dix ans de travaux sont nécessaires avant qu’elle accueille ses premiers prisonniers.
Fontevraud est alors considérée comme une des prisons les plus dures de France jusqu’à sa fermeture en 1963.
1903 –Restauration des cuisines romanes
Classée par Prosper Mérimée sur la première liste des monuments historiques dès 1840, l’abbaye ne nécessite pas moins des travaux « urgents et considérables ».
Dès 1902, l’architecte Lucien Magne, disciple de Viollet-le-Duc, lance deux chantiers de restauration majeurs : l’église abbatiale puis les cuisines romanes.
Ses recherches permettent notamment de restituer la fameuse toiture en écailles de pierre.
1975 – L’abbaye devient un centre culturel
Sous l’impulsion d’Olivier Guichard, Président de la Région Pays de la Loire, le Centre Culturel de l’Ouest est créé.
Son ambition est d’animer l’abbaye à travers une programmation culturelle riche et des résidences d’artistes.
Ateliers internationaux du FRAC, festivals de musique, expositions historiques, création contemporaine… animent depuis le monument dans le respect de son histoire
2021 – Ouverture du Musée d’art moderne
Le 19 mai 2021, grâce à la donation d’une partie de la collection personnelle de Martine et Léon Cligman, un musée d’Art moderne ouvre ses portes au cœur de l’Abbaye Royale de Fontevraud.
Henri de Toulouse-Lautrec, Edgar Degas, Maurice de Vlaminck, Albert Marquet, Kees van Dongen, Robert Delaunay, Juan Gris, André Derain, Germaine Richier… Autant de noms qui ont marqué l’histoire de l’art et qui viennent enrichir de manière exceptionnelle la dimension patrimoniale et culturelle de Fontevraud.
Abbaye de Fontevraud
Place des Plantagenêts 49590 FONTEVRAUD L’ABBAYE
Tél. : 02 41 51 73 52